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L'échec scolaire, comment ça se passe ?

L'échec scolaire, comment ça se passe ?

La thématique de l'échec scolaire est actuellement au centre des préoccupations de l'éducation nationale. Mais d'où vient cette situation d'échec ? Quelle en est la cause principale ? 

L'échec scolaire est très proche de ce que l'on appelle le décrochage scolaire qui est parfois dû à un manque d'intérêt de l'école, du collège ou du lycée. Il existe une incompréhension entre la demande de l'éducation et la demande des élèves. Quels sont les objectifs des enseignants ? 

- Transmettre des connaissances.

- Évaluer des connaissances.

Ces deux étapes sont majeures dans le processus d'enseignement. Chaque classe, du CE1 à la terminale, a pour but de fournir des connaissances générales "de base" à tous les élèves. Mais sans la deuxième étape d'évaluation, il est difficile de contrôler l'acquisition ou non de ces connaissances. L'élève est dans une situation passive. Il est assis, pendant 8h à faire des exercices, à écouter des cours, à participer et à répondre à des questions.

C'est bien une situation passive parce que l'élève n'est jamais en mesure d'apporter de la nouveauté par rapport à ce qu'on lui demande et d'avoir une pensée originale. Il n'est pas exercé à aller au-delà des connaissances de base. Un élève qui donne une réponse qui n'est pas la réponse attendue par l'enseignant est alors considéré comme une erreur. 

La peur est parfois présente pour l'élève qui ne trouve pas la réponse recherchée. Mais c'est un cercle vicieux. Si la réponse n'est pas adaptée une fois, cela ne va pas encourager la prise de parole parce que derrière, il y a la pression sociale et le regard des autres camarades.

Ce cercle vicieux va alors se poursuivre avec la peur d'aller à l'école parce que " l'élève a l'impression de ne rien savoir".

Du point de vue de l'enseignant, comment cela se passe-t-il ? Il va penser, écrire son cours en se basant sur le programme qui lui a été donné. Il va réfléchir aux exercices qu'il va proposer aux éléments qu'il va transmettre aux élèves. Il va sans doute avoir un objectif. Mais il y a parfois un gouffre entre ce qu'il sait, ce qu'il aimerait et ce qui se passe réellement dans la classe. 

Lorsque l'élève ne sait pas résoudre le problème alors que tous les autres l'ont parfaitement réussi. Quelle va être la réaction de l'enseignant ? Généralement, il n'y a pas qu'un seul élève qui n'arrive pas à répondre, mais c'est une minorité. La peur de l'échec est également présente chez l'enseignant parce que son objectif n'est pas atteint. Certains vont essayer de comprendre pourquoi il y a une difficulté, mais ils ne peuvent pas rester trop longtemps sur cet échec parce que les autres élèves ont compris et qu'il ne doit pas prendre de retard sur le programme.  

Le temps est une chose précieuse, mais il y a un décalage entre le temps de l'élève et le temps de l'enseignant qui n'a pas qu'une seule classe. Lors de l'évaluation, cela fait une différence entre ceux qui ont compris et ceux qui n'ont pas compris. Il y a de bonnes et de mauvaises notes. Une bonne note est une valorisation du travail de l'élève et une mauvaise note est une dévalorisation du travail de l'élève et une source de stress social et parfois familial. Une évaluation négative d'un travail n'est pas une source de motivation pour l'élève en difficulté c'est une nouvelle étape vers son échec scolaire et son décrochage scolaire.

Cette mauvaise note implique une remise en question... mais de qui ? De celui qui n'a pas compris ou de celui qui n'a eu le temps d'évaluer et de comprendre l'échec ? Il y a différents degrés de compréhension et d'acquisition et pour évaluer cela il existe un système de Validation d'acquis d'expérience (VAE) utilisée dans le monde professionnel. Le but étant d'adapter ce système au mon scolaire en parlant de Validation d'acquis de connaissances (VAC).

L'important n'est pas la hiérarchisation des bons et des mauvais élèves, mais l'évaluation de leur degré d'acquisition. Si un groupe d'élève n'a pas totalement acquis une partie du cours, c'est totalement normal, mais ce n'est pas une situation d'échec, mais de remise en question de l'enseignement et de la pédagogie qui l'accompagne. Il faut néanmoins comprendre une chose. La différence est une notion à prendre en compte dans une classe. Chaque élève n'a pas le même niveau, ni la même facilité à comprendre ce qui est dit. Mais la différence ne doit pas être un frein à l'évaluation parce qu'elle est parfois la source de l'échec scolaire. Elle doit être une perpétuelle recherche d'adaptations pédagogiques pour que chaque élève se sente impliqué dans la tâche qui lui est donnée.

Certes, le monde professionnel est complexe et parfois injuste, mais il n'est pas nécessaire de "préparer" les élèves à la discrimination et la non-prise en charge de la différence. L'important est de leur donner les bases de connaissances qui leur permettront de s'intégrer au mieux dans leur future entreprise ou dans leurs études. L'adaptation est donc le maître mot de l'enseignement.

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À propos
Jérôme Jouret

Jérôme Jouret est doctorant en sociologie sous la codirection d’Emmanuelle Leclercq et Florence Legendre. Il est, titulaire d’un master de science de l’éducation, orientation pratique et ingénierie de la formation dans un parcours Handicap et Besoin Éducatif Particulier, d’une maîtrise en psychopathologie et d’une licence en psychologie. Il a réalisé son mémoire de master sur le thème des besoins de formation des travailleurs d’ESAT en Champagne Ardennes sous la direction de Florence Legendre et en partenariat avec l’UNIFAF Châlons en Champagne.
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