Sérieux un jour, sérieux toujours. Les représentations sociales

Les représentations sociales, les stéréotypes, les préjugés. Ces différents termes peuvent parfois se ressembler, car ils ont une base commune. Quand on parle de représentation sociale ou de stéréotypes, on parle par rapport à ce que l'on croit connaître d'une personne. Tout en sachant qu'il peut exister une identité pour soi, une identité pour autrui et une identité construite par autrui.

Le milieu dans lequel on grandit, dans lequel on rencontre ses amis et plus tard ses collègues de travail vont influencer la manière dont on se perçoit. Il existe une identité professionnelle, une identité personnelle, car on ne se comporte pas de la même manière quand on est chez soi entouré de ses amis ou au travail entouré de ses collègues de travail. On va alors parler d'identité plurielle et contextuelle. Il existe également un décalage entre la manière dont se perçoit et la manière dont on nous perçoit.

Ains, dans le milieu scolaire on retrouve souvent le stéréotype des "bons élèves" et des "mauvais élèves". Je parle de stéréotype parce qu'il existe une forme de discrimination par les notes. Une accumulation de mauvaises par un élève au début de l'année va venir influencer d'une manière implicite l'avis que va se faire l'enseignant de cet élève. L'accumulation de bonnes notes par un autre va le mettre dans la catégorie des "bons élèves" et va donc encourager l'enseignant à avoir une meilleure vision de ce même élève.

Ce n'est là qu'un exemple, mais on pourrait également mettre en relation les représentations sociales qui vont venir influencer la manière dont l'élève va être perçu. Chaque début d'année, les élèves remplissent un formulaire où ils doivent renseigner le métier de leurs parents. Quelle différence peut exister à votre avis entre un enfant d'artisan et un enfant d'avocat ou de médecin ? Le contexte familial est-il le même ? Les devoirs seront-ils accompagnés de la même façon et cela aura-t-il un impact sur les résultats de l'enfant ?

La réponse facile serait de répondre qu’effectivement il existe une corrélation entre le métier du parent et les résultats scolaires de l'enfant. La notion et la représentation du travail de ces deux milieux sont complètement différentes. Le travail manuel d'un côté et le travail intellectuel de l'autre. L'envie de réussir de l'enfant est-elle la même ? Car d'un côté, il voit ses parents rentrer tard le soir et faire un métier qui ne leur plait pas forcément et qui est dur physiquement. Ses parents peuvent également le pousser à se dépasser et à ne pas suivre leur chemin. Alors que de l'autre côté la notion de réussite sociale ne sera pas exactement la même et la vision qu'il aura du travail sera différente.

Avoir ce type de réflexion sur les représentations sociales permet de comprendre comment elles se construisent et s'élaborent. Il y a souvent un fond de vérité qui est exagéré et généralisé, d'où l'intérêt de toujours savoir de quoi l'on parle et à qui on s'adresse et d'essayer de ne pas se laisser emporter parce que l'on croit savoir.

Un mauvais élève peut changer et devenir excellent et s'épanouir. Tout comme un excellent élève peut devenir un mauvais élève. L'idée de transmission des représentations sociale existe parce qu'elle est ancrée dans notre vision du monde, mais les enfants de cadre ne deviendront pas forcément des cadres et les enfants d'ouvriers ne le deviendront pas forcément ouvriers à leur tour. Même si la pression familiale peut parfois faire faire des choix à des enfants ou des adolescents quant à leur choix de carrière, il est parfois nécessaire et important de s'affranchir de ces "voies toutes tracées" tout en conservant une part de lucidité quant à l'avenir. 

On peut travailler par passion, mais il est complexe d'être passionné par tout ce que l'on fait et d'en vivre.