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Le vieillissement est-il un handicap ?

Le vieillissement est-il un handicap ?

Il existe trois étapes sociales, physiques, psychiques qui sont communes à tous les êtres vivants sur cette terre. La naissance, la maturité et le déclin.

Un bébé devient adolescent, adulte puis il vieillit, perd la plupart de ses capacités motrices et devient une personne âgée. C'est un processus naturel et même si la science, la génétique et la médecine pourront nous aider à rallonger certaines de ces étapes, il y a toujours un moment ou l'on est plus capable de faire certaines choses. Nos pensées sont confuses, nos proches nous placent parfois dans des maisons de retraite ou des centres hospitaliers si l'on est atteint d'une démence de type Alzheimer.

J'aimerai vous parler ici d'une thématique qui me touche particulièrement, c'est celle de l'accompagnement en fin de vie, du suivi médical qui s'ensuit. Notre espérance de vie augmente de plus en plus du fait des progrès de la technologie et de la médecine, mais de ce fait la prise en charge des retraités est de plus en plus longue ce qui encourage les états et les politiques actuels à augmenter l'âge de la retraite. Parce que finalement, arrivées à 60 ans, il nous reste encore 40 ans à vivre. Certes, je prends des cas extrêmes, mais c'est pour apporter un éclairage supplémentaire. Il existe des métiers durs qu'une personne ne pourra pas réaliser après 60 ans ( maçon, charpentier, ouvrier). De ce fait, ces personnes vivent également moins longtemps, et voient "l'après 60 ans" comme une libération, comme une récompense qui vient couronner toutes ces années de galère. 

Les travailleurs d'ESAT ont droit à une retraite anticipée à partir de 55 ans et pleine à partir de 65, selon les réglementations du 9 novembre 2010.

Le vieillissement pose un véritable problème par la prise en charge des difficultés liées à l'âge. Nous vivons plus vieux, mais nous avons besoin, au fil du temps de nouvelles adaptations de poste liées à nos difficultés. Et qui dit adaptation, dit investissement et certaines entreprises ne sont pas prêtes à les mettre en oeuvre et préfèrent embaucher de la main-d'oeuvre jeune et dynamique et "pousser ses employés séniors à démissionner".

La discussion que j'ai pu avoir avec une conseillère de la MDPH m'a appris un élément central dans la compréhension de la prise en charge. La plupart des demandes interviennent à partir de 40-60 ans. Le handicap au travail est lié au stress, aux accidents du travail, à la pénibilité, mais également à la non-prise en charge des entreprises de ces personnes encore capables de travailler si seulement on leur permettait d'avoir une chaise un peu plus confortable, plus ergonomique, des horaires adaptés.

Le vieillissement devient alors un nouveau type de handicap et il ne touche pas que les métiers dits "à risques ", mais il touche toutes les strates de l'entreprise. Le nombre de Burnout augmente d'année en année, les dépressions dans certains secteurs sont de plus en plus  fréquentes.

Alors, si l'on veut augmenter l'âge de la retraite, il faudra bien à un moment donné commencer à adapter les postes en fonctions des difficultés de chacun, qu'elles soient visibles ou invisibles, sinon, les taux de chômage et les RQTH seront de plus en plus nombreux. Les arrêts de travail sont souvent les signes précurseurs d'une démotivation et d'un problème de gestion salariale. De ce fait on parle beaucoup de décrochage scolaire, mais assez peu du décrochage professionnel qui est un indicateur et devrait être un état d'alerte et de remise en question de la gestion de l'entreprise.

Mais passé 50 ans, il devient très complexe de trouver à nouveau du travail. C'est donc à la fois un problème lié à l'insertion, l'inclusion et l'adaptation.

 

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À propos
Jérôme Jouret

Jérôme Jouret est docteur en sociologie et a soutenu sa thèse sur le monde de l'insertion professionnelle des jeunes travailleurs handicapés : entre segmentation et normalisation le 26 janvier 2024 à l'université de Reims Champagne Ardennes sous la codirection d’Emmanuelle Leclercq et Florence Legendre. Il est titulaire d’un master de science de l’éducation, orientation pratique et ingénierie de la formation dans un parcours Handicap et Besoin Éducatif Particulier, d’une maîtrise en psychopathologie et d’une licence en psychologie. Il a réalisé son mémoire de master sur le thème des besoins de formation des travailleurs d’ESAT en Champagne Ardennes sous la direction de Florence Legendre et en partenariat avec l’UNIFAF Châlons en Champagne. Actuellement en poste au sein de l'éducation nationale en tant que Coordonnateur Conseil MLDS ( Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire).
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