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Le handicap, une cause juste et défendable

Le handicap, une cause juste et défendable

Quelle est la première réaction que nous avons lorsque nous nous retrouvons confrontés à la différence ou à l'incertitude, au handicap ?

Il y a cette peur de l'inconnu, cette peur d'être contaminé, comme si le handicap ou la souffrance était un phénomène qui peut se transmettre comme la grippe ou comme un simple virus. Cette même peur va générer de l'exclusion sociale, professionnelle et un repli sur soi pour la personne qui en souffre. Mais elle va générer autre chose, une volonté de "s'en sortir". Pour faire face à cette souffrance, les personnes qui se ressemblent vont se rassembler, former des groupes, des associations, des mouvements. Elles vont revendiquer leurs droits d'être comme tout le monde. 

Plus ces mouvements vont prendre de l'ampleur, plus ils vont avoir un impact et un poids significatifs au niveau de l'état et des lois. Mais c'est un véritable parcours du combattant. Parce que même si elles se rassemblent en associations, lorsque les personnes en situation de handicap se retrouvent seules, dans un bus ou dans la rue où leur handicap visible ne leur laisse pas le choix, elles doivent l'assumer. Cette peur de l'inconnu. Ceux qui ont un handicap invisible vont alors tout faire pour le dissimuler et montrer une façade de leur personnalité et de leur vie qui répond aux normes de notre société.

La lutte contre la discrimination et les inégalités sociales des personnes en situation de handicap se fait en silence, dans l'ombre, par des rassemblements. Ce mouvement est fait pour durer parce que ses fondements sont justes et louables et fondés sur le principe d'une prise en compte de leur différence.

Mais alors qu'est-ce qu'une cause juste et défendable ? C'est une cause qui sait s'organiser, qui sait se justifier par des éléments clairs et précis qui font appel à la logique plutôt qu'à la violence. C'est une cause qui sait se retirer dans l'ombre quand elle obtient ce qu'elle désire. Il existe différents moyens d'obtenir ce que l'on désire. 

On peut le prendre par la force, on peut l'acheter et on peut nous le donner. La violence est synonyme de facilité parce qu'elle ne nécessite pas de réflexion. L'acheter c'est rentrer dans le respect des normes sociales préétablies. C'est tout simplement suivre la voie qui a été tracée par l'organisation de notre société. On peut nous la donner, c'est rare, mais ça arrive et on est plus sur le versant de la bonté, de la charité.

Mais on peut également fuir la situation, cacher son handicap et se protéger. Ce sont là des formes de "résistance". Notre histoire est parsemée de violence physique. La Révolution française, les deux guerres mondiales qui ont été les déclencheurs de la prise en compte des personnes en situation de handicap. Mais pourquoi faut-il toujours en revenir à la facilité ? 

C'est exactement la même question que je me pose quand je me rends compte que la partie visible de l'iceberg qu'est le handicap est surreprésentée par le handicap physique et visible. C'est visible, cela peut devenir un symbole, parce que l'on peut s'en souvenir, parce que l'on ne peut pas le cacher. 

Voilà pourquoi le symbole du handicap est bleu, voilà pourquoi c'est un fauteuil roulant, parce que c'est plus facile à imaginer, c'est simple et efficace.

 

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À propos
Jérôme Jouret

Jérôme Jouret est doctorant en sociologie sous la codirection d’Emmanuelle Leclercq et Florence Legendre. Il est, titulaire d’un master de science de l’éducation, orientation pratique et ingénierie de la formation dans un parcours Handicap et Besoin Éducatif Particulier, d’une maîtrise en psychopathologie et d’une licence en psychologie. Il a réalisé son mémoire de master sur le thème des besoins de formation des travailleurs d’ESAT en Champagne Ardennes sous la direction de Florence Legendre et en partenariat avec l’UNIFAF Châlons en Champagne.
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